« Déçu des logiciels de transcription automatique du marché, paradoxalement trop pointilleux », relève Acteurs Publics, le Sénat lance un appel d'offres d' « élaboration des comptes rendus du Sénat par un outil d'intelligence artificielle générative ».
Le sénateur Alain Marc, vice-président du Palais du Luxembourg, reconnaissait pourtant mi-décembre que ce type de retranscription pouvait parfois conduire « à des parties de transcription absurdes ou fausses, ou à l’impossibilité de restituer l’humour, le double sens ou le non-dit ».
Un expert du numérique de l’État s’étonne d’ailleurs auprès d'Acteurs publics d’une telle initiative de la part du Sénat : « Un mot de travers peut totalement changer le sens et les orateurs jouent beaucoup avec les mots et les nuances, que l’on doit donc conserver ».
Le Sénat n'en a pas moins lancé un appel d’offres le 24 décembre dernier, d'une valeur estimée à 550 000 euros, pour identifier jusqu’à trois entreprises susceptibles de l’aider à « développer chacune un outil suffisamment fiable pour générer des textes véritablement exploitables ».
Trois types de comptes-rendus « plus ou moins concis » sont pressentis : le compte-rendu intégral de séance publique (CRI), le compte-rendu analytique de séance (CRA) et le compte-rendu des commissions et délégations (Cred).
Des types de comptes-rendus « qui n’ont pas besoin d’être fidèles au texte prononcé à la virgule près, et se prêtent donc assez bien à un outil de génération de texte », remarque Acteurs Publics.
Commentaires (9)
#1
#1.1
#2
Je comprend pas, en quoi est ce un problème que ces logiciels soient pointilleux ?
#2.1
Suite à quoi le président du Sénat a précisé au greffier : "Supprime la dernière intervention de César. Comme citation pour les générations à venir, ça ferait le plus mauvais effet."
Un logiciel n'aura pas ces prévenances.
#3
Par contre ils ont intérêt à bien former le personnel car le LLM peut déformer le texte, c'est une chose que j'ai observé en testant sur de la traduction ou de la réécriture. Des relectures humaines restent indispensables. Perso je dis toujours que l'IA générative est un stagiaire : on ne lui donne pas les clés de sa production et on évalue son travail avant de l'envoyer au client. Et on est responsable de ce dernier.
#4
#5
Est-ce vraiment utile de s'y mettre maintenant ? C'est assez mâture comme techno ?
#5.1
#6
« Après la révolution de 1830, le climat devint plus favorable aux comptes rendus de séance, désormais presque complètement libéralisés. En 1831, Jean-Baptiste Breton, qui faisait figure de vétéran du journalisme parlementaire, lança le Sténographe des Chambres. [...] L’équipe du Moniteur, qui lui faisait une rude concurrence et qui disposait toujours du monopole de la présence au pied de la tribune des orateurs, parvint à récupérer la subvention versée par la Chambre des députés, bientôt imitée par la Chambre des Pairs. Un service sténographique, indirectement rémunéré par le Parlement, était né. »
https://www.cairn.info/revue-parlements1-2010-2-page-146.htm (via https://seenthis.net/messages/1035007)